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Un immense sancerre. Alphonse Mellot à la bonne bouche Marianne du 18 au 24 février 2006
Qui n'est jamais passé par le Sancerrois n'a pas idée de la magie que peut transcender un terroir porteur d'une appellation d'origine. Bien des contrées françaises jouissent d'une configuration où les paysages se fondent dans l'âme de la viticulture locale, mais, depuis le promontoire où Sancerre est perché, ce phénomène prend des dimensions extrêmes. A contempler l'océan de vigne qui forme un cirque sans fin autour de l'antique cité, on se doute que le spectacle doit être dans la bouteille. Et il y est, assurément, aussi vrai que la Loire coule entre Saint-Satur et Tracy en départageant, ce qui ne lui arrive qu'ici, le Berry de la Bourgogne.
Qu'on se le dise, les Sancerrois sont bien berrichons et guère bourguignons, même si les tarifs de leurs vins sont plus en pratique à Beaune qu'en vigueur à Bourges. Ce qui, d'ailleurs, leur vaut autant de désamour au bistrot populaire que de succès au resto
bo-bo. Nonobstant, ce n'est pas d'un bon sancerre pas trop cher (nous y reviendrons) dont nous faisons ici l'éloge, mais d'un immense sancerre qui justifie son prix, près de 13€. Comme quoi Alphonse Mellot est de ces vignerons habités par leur vocation, enracinés dans leur culture, transportés par la foi en leur appellation. Et cela dure,de père en fils,avec le même prénom, depuis 1518... Au point d'avoir peut-être le droit de s'en faire une certaine idée, comme un certain général l' eut un jour de la France.
C'est qu'il y a sancerre et sancerre, et de là à dire qu'il y a sancerre et Mellot, il suffit de franchir un rang de vigne que nous n'hésitons pas à enjamber pour saluer l'éthique qui ondoie sous cette étiquette.
Du côte de La Moussière, les « Alphonses » mettent le sauvignon à la bonne bouche, là où les vins herbacés, nuance « pipi de chat » (expression utilisée pour définir l'arôme du bourgeon de buis), qui pullulent, hélas, dans le sancerrois, l'empêchent de se hisser.
Le Domaine Mellot produit de nombreuses cuvées, dont certaines sont si parfaitement boisées, surtout en rouge, qu'elles peuvent même se passer d'AOC. Nous nous en tiendrons donc, braves paysans de la Vauvise que nous sommes, au premier vin de La Moussière, le sancerre blanc 2004, racé et vif, dont la fraîcheur et la finesse, tissées sur un équilibre, un gras et un fruit remarquables, vous restituent sans méandres le spectacle d'un terroir fabuleux. Notamment sur un turbot poché sauce... Moussi ère. Un cru qui mérite une descente à la cave .
Alphonse Mellot,
la Moussière,
18300 Sancerre.
Tél : 0248540141.
Blanc 2004 : 12,50€.
Expédition.
Par Périco Légasse
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