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La rentrée en blanc
Extrait du magazine Chez Soi - Québec 14/08/2003
Deux grands cépages se partagent les faveurs des amateurs, révélant les qualités différentes de leurs terroirs. Il s'agit du sauvignon et du chardonnay. Ils donnent des vins qui, en France du moins, ne portent pas le nom du cépage mais celui de l'aire géographique de production.
C'est à Sancerre, dans cette terre à silex, sur les coteaux pentus qui dominent la Loire, que se trouve la vraie nature du sauvignon. Son nez intense rappelle le bourgeon de cassis, mais aussi les fleurs blanches et les saveurs de pierre à fusil des terres argilo-calcaires. S'il s'en dégage une odeur de pipi de chat, méfiez-vous. En bouche, il a de la vivacité, de la droiture et une certaine plénitude. Impossible à copier, il exprime son terroir. C'est pourquoi le sancerre d'Alphonse Mellot à La Moussière a toujours eu ma préférence. Sur cette terre de Loire, orientée sud-est, 18 générations ge sont succédé. Edmond-Alphonse, le grand-père, a ouvert à Paris, en 1946, le premier bar à vins, le Sancerre si bien nommé, qu'il a venduen 1978, mais qui existe toujours. Et son fils a conçu pour lui la Cuvée Edmond : " C'est le cri d'amour d'un vigneron, celui d'un gars qui regarde derrière lui, s'incline devant le travail de ses pères et dit merci." Depuis, le fils du fils a pris la relève. Mais le sancerre est toujours ce grand blanc frais et structuré, à la délicate minéralité, en habit d'or pâle, qui va de l'apéritif au chèvre et au poisson, et me comble.
Par Nicole Charest
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